Interview avec Florence Dugowson

13 ans. Avant ça, je menais une double vie entre le cinéma j’étais photographe sur les plateaux et faisais beaucoup de portraits d’acteurs, et aussi du reportage, et l’Ayurvéda, je donnais des massages ayant été formée par Kiran Vyas...

J’ai commencé à me former au massage Ayurvédique à l’âge de 25 ans et le yoga faisait partie de la formation. Les principes me sont donc devenus familier assez tôt. Plus tard j’ai été appelée à donner des massages pendant des stages intensifs de yoga régulièrement au Sri Lanka et c’est à ce moment-là que j’ai embrassé pleinement la discipline du Yoga. Au bout de quelques années, il m’est arrivé plusieurs fois d’être poussée à remplacer des professeurs au pied levé, sans aucune préparation. L’expérience a été suffisamment terrorisante pour que je me décide à faire une formation, juste au cas où la plaisanterie vienne à se reproduire. J'ai alors suivi une formation à l’enseignement en France sur 4 ans puis en Inde. Rapidement, des personnes que je massais m'ont demandé de leur donner des cours et le bouche à oreille s’est fait très vite. J’ai su que je ne reviendrais plus à mon ancien métier lorsque l’on m’a appelé sur un tournage de film, j’ai refusé sans même réfléchir. La page était tournée.
J'aime bien dire que j'ai été kidnappée par le yoga, parce que de moi-même je n'aurais jamais pensé à devenir prof de yoga. Je crois que j’idéalisais bien trop mes professeurs pour envisager de pouvoir le devenir moi-même un jour. Ça m’est arrivé sans que je me projette du tout en ce sens.

C'est assez varié, majoritairement des femmes tout de même et c’est dommage car les hommes en ont encore plus besoin que les femmes. Cependant, le yoga attire toutes les générations, ça dépend plus de la relation que les personnes ont à leur corps. Dans certains cours j’ai des personnes de 17 jusqu’à 70 ans. Certaines personnes viennent au yoga par curiosité d’abord, d’autres après un problème de santé, ou bien des problèmes de stress, d’autres parce qu’ils s’ennuient en faisant du sport et ont besoin d’aborder la relation au corps avec plus de profondeur et du sens ...

La richesse du Yoga, c’est qu’il n’y a pas de raison de ne pas en faire. Il y a tellement de styles différents, du plus acrobatique - où celui-ci n'a rien à envier au Hip-hop - jusqu'aux formes du yoga les plus subtiles, comme la méditation, le Nada yoga (Yoga du son) qui est une science magnifique qui agit sur la fréquence, car nous ne sommes nous-mêmes que fréquence. Si l’on a pas apprécié un cours il faut essayer un autre style, un autre rythme, un autre professeur, mais il ne me semble pas possible de ne pas trouver une façon de pratiquer qui vous corresponde. La pratique régulière nous délie le corps, apaise l’esprit ou les tiraillements émotionnels et nous ramène à la partie de nous la plus consciente, la plus fine, la plus élevée qui est toujours un délice à contacter. 
Il peut y avoir des contre-indications à suivre un cours collectif à cause de malformations ou d’un accident, auquel cas il faut prendre des cours particuliers avec des professeurs qui ont une bonne connaissance anatomique, ou bien aller dans des cours de yoga thérapeutique. Les enfants peuvent commencer à l’âge de 5 ans et mon plus vieil élève à 83 ans ! Je m'adapte évidemment à chaque personne selon sa condition. On peut faire du yoga, même immobilisé par un handicap, grâce à des techniques de visualisation, de médiation et des techniques de souffle.

De ma vie de photographe j'ai gardé le goût des voyages. C’est un enrichissement énorme et comme je me suis beaucoup formée au Sri Lanka, j'ai commencé là-bas, à donner des stages que j'organise seule, et puis après en Sicile où j'ai découvert des endroits magnifiques. Pendant quelque temps je m'en suis tenue à ces 2 îles, et puis un jour un collègue m'a parlé de Zen&go. Ce qui m'a séduite, c’est la rencontre simple et fluide qu’il y a eu avec l’équipe de Zen&go. Nous sommes sur la même longueur d’onde, nous partageons de l'enthousiasme et respectons les mêmes valeurs. Elles ont su piquer ma curiosité de voyageuse de partir enseigner dans des pays que je ne connais pas, dans lesquels je n’ai pas eu le temps ni les moyens d'aller faire du repérage.

C'est impossible à dire... Je ne peux pas choisir, tous mes voyages sont importants, je les aime tous pour des raisons très différentes. Je pense que tous les espaces ont des trésors à révéler, ce n'est jamais la même énergie. Au-delà de la découverte d’un pays, d’une culture, il y a l’énergie d’une terre, cela se ressent dans la synergie du stage. Je trouve dommage de prendre l'avion, de partir loin pour juste aller à la plage ou à la montagne, c'est important pour moi de s’ouvrir au monde qui nous entoure, de partir à l’aventure des espaces et de découvrir d’autres modes de vie, d’autres mentalités. Pour les élèves le voyage et la découverte d’un autre monde est très porteur et inspirant, et retentit dans notre pratique, dans notre partage, dans la transformation qui s’opère.

C'est un cadeau, un outil magique qui permet de relier le corps et l'esprit, de s’accorder comme un instrument de musique sur une gamme qui permet de vivre dans le bien-être, physique, émotionnel et mental. C’est un compagnon de route pour la vie, dans ma recherche de l’équilibre et mon cheminement spirituel. La science vérifie et confirme aujourd’hui des concepts et des éléments de la pratique qui avant pouvaient apparaître à certains “poétique” ou New Age nébuleux ! c’est assez fascinant de suivre comment la science confirme de plus en plus les valeurs et principes de cette voie millénaire. Ce qui me comble et me réjouit c’est que l’apprentissage est infini, je ne cesse de suivre des formations qui ouvrent de nouveaux horizons et retentissent ensuite dans mes expériences personnelles et dans mon enseignement.

Cela donne de la visibilité à ce qu'est le yoga, mais ce qui fait un peu peur c'est de voir se développer beaucoup de formations express… Comme des formations au professorat en 200h alors que beaucoup de personnes s'inscrivent à des cours de yoga parce qu'ils ont été abîmés d'une manière ou d'une autre, que ce soit physiquement ou psychologiquement et malheureusement notre société de consommation colore aussi la formation à l’enseignement ce qui peut s’avérer dangereux. Donc attention, si vous ne vous sentez pas en confiance dans un cours de yoga, suivez votre intuition et essayez en un autre ! Par contre tant mieux si c’est à la mode, plus de personnes en entendront parler et y auront accès, c’est une bonne nouvelle !

Il n'y a pas de mauvaise méthode, si consulter des livres ou des sites internet peut inspirer quelqu’un pourquoi pas ? Ça peut aussi l’inciter à tenter l'expérience d'un cours, loin des distractions que l'on peut rencontrer chez soi. Quand on fait la démarche d'aller dans un centre consacré au yoga, une certaine énergie est déjà développée, c'est plus facile de monter dans ce train, d’être guidé, plutôt que de générer seul une qualité de concentration et de savoir se placer. Lorsqu’on est plus connaisseur c’est évidemment un atout extraordinaire d’être capable de pratiquer seul, de devenir autonome.
S'initier à la maison, bonne ou mauvaise idée...

Même si quelqu'un n'a pas la connaissance suffisante ou le courage de faire une pratique dynamique, je pense que c'est à la portée de tous de s'étirer. J'encouragerais à faire au moins des mouvements qui permettent de recréer de l'espace dans le corps et donc de faire des étirements que l'on synchronise avec la respiration. On en a particulièrement besoin lorsque l’on vit en ville, on est plus soumis au stress, on manque d'espace et de temps aussi, d'horizon, on manque de contact avec les éléments, on a tendance à être plus stressé que les gens qui vivent dans la nature. Donc pour moi c'est ce qui est essentiel, recréer de l’espace dans le corps et dans l’esprit par la synchronisation d’étirement avec la respiration par le nez...

J'ai souvent entendu "le yoga ce n'est pas pour moi, je ne suis pas souple" : c'est justement lorsque l'on n'est pas souple que l'on a le plus besoin du yoga et un bon professeur est capable de mettre le Yoga à la portée de la condition des élèves. Donc mon conseil est : « Soyez curieux ! Essayez différents styles, trouvez votre terrain de jeu, votre source de transformation et de nouveaux plaisirs. L’éventail de pratiques est si large... Essayez plusieurs professeurs et vous trouverez forcément votre Yoga, qui vous conduira vers de nouvelles expériences, vers plus de liberté, d’autonomie, de conscience, et de sérénité.

Un stage en Mongolie est prévu fin juillet avec Zen&go, c’est un projet qui m’enchante !
De mon côté je continue d’organiser mes propres stages, le prochain aura lieu dans le sud du Portugal du 9 au 16 juillet. Je vais également sortir un livre à la rentrée dans lequel je livre des séquences que j’ai créé pour faire un lien entre le Yoga et L’Ayurveda.

Tous les cours et stages de Florence sont sur son site internet : http://www.floflow.com/stages.html
Le voyage en Mongolie : "Yoga en Mongolie et vie nomade" : Départ garanti du 30 juillet au 10 août 2017